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Bpifrance Entreprises 1 : Faut-il souscrire ? Notre avis
Temps de lecture : min
Publié le 14.10.2020 – Mis à jour le 16.02.2022
Le 1er octobre 2020, le ministre de l’Economie, Bruno Le Maire, a annoncé le lancement d’un nouveau fonds destiné aux épargnants désireux d’aider les TPE et PME et d’intégrer leur capital. Dans ce contexte de crise, il incite les Français à investir dans un fonds dénommé BpiFrance Entreprises 1 composé de 1 500 entreprises françaises, pour la plupart non cotées.
Il se présente sous la forme d’un fonds commun de placement (FCP) géré par BpiFrance. Il s’agit d’un fonds de capital-investissement, aussi appelé private equity. Le gouvernement a une volonté forte d’inciter les français à placer le surplus d’épargne accumulé depuis le mois de mars. Certaines entreprises ont, aujourd’hui, besoin de renforcer leurs fonds propres. C’est naturellement que l’Etat souhaite couvrir leurs besoins et participer à leur croissance.
Une incitation à la diversification
Un fonds inédit…
Durant le confinement, l’économie réalisée par les ménages français s’élève à 90 milliards d’euros. Les épargnants ont pu remplir leurs différents livrets (Livret A et livret de développement) et leur contrat d’assurance-vie. Ce fonds, BpiFrance Entreprises 1, est perçu comme un nouveau moyen d’investissement.
L’investissement dans les PME et start-ups françaises est d’ailleurs un concept assez inédit en Europe. La France est le premier pays à mettre en place cette thématique d’épargne. Bruno Lemaire a désigné ce mouvement de “forme de patriotisme économique”.
La base d’investissement se veut accessible. Pour pouvoir prétendre à ce fonds, la somme minimale est de 5 000 euros. Cet argent est bloqué pendant 6 ans. La rentabilité est plus avantageuse que celle d’un Livret A, cependant le risque est bel et bien présent. En effet, le capital n’est pas garanti.
…Destinés aux particuliers
Le fonds est composé de parts détenues dans 145 fonds de capital-investissement. La banque publique investit dans ces derniers depuis une quinzaine d’années. La souscription est réservée aux personnes physiques qui résident fiscalement en France.
Le fonds BpiFrance Entreprises 1 a une durée de vie de six ans. C’est une durée assez courte pour un fonds à capital risque, dont la durée est généralement plus longue, autour de 7 à 8 années. Néanmoins, la durée du fonds est prorogeable d’une année supplémentaire.
Si pendant la période de souscription le fonds rencontre le succès commercial attendu, il pourra bénéficier d’un fonds successeur. Le prochain sera baptisé “BpiFrance Entreprises 2” et ainsi de suite, avec un lancement chaque année.
Un objectif de rentabilité prometteur
L’Etat et BpiFrance ne peuvent pas garantir la rentabilité mais ils visent une performance comprise entre 5 et 7% par an. Nettement supérieure à la rentabilité de l’épargne, elle est tout de même inférieure au capital-investissement dit classique.
Mais le private equity est beaucoup plus risqué car il se concentre sur un nombre moins important d’entreprises. De 2004 à 2018, en France, sa performance annuelle était, en moyenne, de 11,2%.
Des avantages fiscaux sont garantis aux investisseurs faisant le choix de bloquer leur fonds pendant 5 ans. A la sortie, les plus-values seront défiscalisées. Le plafonnement d’investissement est fixé à 95 000 euros pour une personne seule. Il est tout de même important de soulever que les risques sont notés 7, sur une échelle de 1 à 7. La somme de départ peut être intégralement perdue.
Des risques multiples
Malgré des chiffres qui laissent rêveur, le FCPR est un placement composé de multiples risques. Le risque de perte en capital en est le premier mais il n’est pas le seul. Il y a également un risque de liquidité des actifs du Fonds. Lorsqu’il s’agit d’un Fonds investissant dans des Fonds cédés non cotés, qui eux-mêmes investissent dans des entreprises non cotées, le manque de liquidité est totalement probable.
La valeur d’apport fait aussi partie des risques, tout comme ceux liés à la gestion du Fonds. Pour la valeur, les fonds cédés sont apportés au fonds sous la forme d’une valeur déterminée par des tiers indépendants. Cette donnée ne reflète pas obligatoirement la valeur liquidative des parts. Elle peut avoir été sur ou sous estimée.
Il existe des risques plus profonds comme ceux liés aux obligations de confidentialité du fonds. La société de gestion et le fonds peuvent être tenus à certaines règles ce qui peut potentiellement limiter la diffusion d’information aux épargnants. Enfin, le dernier risque éventuel concerne l’écart entre la valeur de marché du portefeuille et la valeur de souscription.
Que vous souscriviez au fonds via une banque (Crédit Agricole, Caisse d’Epargne, Fortuneo, Boursorama ..) ou par votre conseiller en gestion de patrimoine, les risques décrits ci-dessus sont identiques.
L’avis de Patrimea sur le fonds Bpifrance Entreprises 1
Telle ne fut pas notre surprise d’écouter le Ministre de l’Economie faire la promotion d’un fonds de capital risque auprès des petits épargnants français !
Adieu le livret A, le fonds en euros de l’assurance vie, le LDDS ou le PEL, l’heure est à l’investissement dans l’économie réelle.
Les français “biberonnés” aux placements à capital garanti depuis des années vont-ils se tourner vers des fonds risqués ?
Sur le papier, l’initiative pour accompagner et financer les PME non cotées françaises est très séduisante. L’investissement est ouvert à partir de 5.000€, un montant particulièrement accessible pour un fonds de capital risque !
Faut-il investir ?
Notre sentiment est plutôt favorable même si des interrogations persistent :
- Un rendement annoncé attractif : Un taux de rendement interne par an attendu de 5 à 7% !
Initialement précisé par le Gouvernement et la BPI, il semblerait que cette notion de rendement ou de performance n’apparaisse plus sur les sites dédiés. Une estimation de rentabilité trop attractive ?
- Un niveau élevé de frais : selon le prospectus du fonds, les frais annuels de gestion récurrents du gérant 123 im sont de 1,46% et les frais globaux de 3,92% par an.
Ces frais sont majoritairement dus aux frais indirects de 2% par an correspondant aux frais liés aux investissements du fonds dans des OPCVM.
Si le fonds tient ses promesse et délivre 5% de rendement net de frais, les épargnants seront probablement moins regardant et d’un avis positif sur leur investissement.
- Un fonds de fonds : Point négatif, Bpifrance entreprises 1 n’investit pas directement dans le capital des PME ou start-up mais dans des fonds déjà constitués. Cela implique donc une surcouche de frais décrites précédemment mais surtout un flou autour des prix d’acquisition des parts de ces fonds. Faut-il craindre que la BPI assure la liquidité de certains fonds au détriment des particuliers ? Une grande transparence doit s’imposer surtout pour un placement promulgué par le gouvernement et donc faisant appel public à l’épargne !
- Une forte “obligation” de résultats : Le gouvernement s’est fortement impliqué dans la promotion de ce placement. Un raté sur la performance future serait mal venu et éloignerait encore davantage les français des placements à risque. Mais quid dans 6 ou 7 ans si le gouvernement actuel n’est pas reconduit ?
- Un montant d’investissement faible : Rare sont les FCPR (hors FCPI ou FIP) accessibles dès 5000€. Un point positif pour “tester” ce type d’épargne sans investir un montant trop élevé.
Comment investir ?
L’épargnant peut opter pour un investissement en direct via la part A1. Cette part ne distribue pas de revenus mais en contrepartie, les plus-values à la sortie sont exonérées d’impôt.
Il peut aussi choisir de percevoir des revenus pendant la durée de vie du fonds, pour cela, il doit choisir la part A2. Cette part peut être logée dans un PEA PME, en espérant que les banques soient prêtes pour le faire !
Les parts B et C sont éligibles respectivement à l’assurance vie et au PER mais les assureurs n’ont pas encore référencé le fonds.
Pour résumer, si vous ne souhaitez pas de dividendes, vous optez pour la part A1 et si vous souhaitez des dividendes, choisissez la part A2, idéalement via le PEA PME (mais attention de ne pas avoir (trop) de droits de garde)
Attention : A compter du 1er avril 2021 à 17h00, et jusqu’à la fin de la période de souscription, une commission de souscription devra être acquittée en supplément du montant de la souscription, égale à 2% du montant souscrit dans le Fonds.
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