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GFV et Covid19
Vignes

GFV et Covid-19 : L’interview de deux viticulteurs

Temps de lecture : min

Publié le 03.04.2020 – Mis à jour le 01.02.2022

La pandémie liée au Covid-19 que connaît actuellement la France met à l’arrêt de très nombreux secteurs d’activités, ou en ralentit nécessairement la croissance. Le monde de la viticulture n’est pas épargné. Bien qu’au travers d’un GFV (Groupement Foncier Viticole) la propriété foncière soit nettement distinguée de l’exploitation des terres, il est légitime de la part des associés de s’interroger sur l’expérience que vivent aujourd’hui de nombreux domaines. Afin d’apporter à nos clients une réponse de qualité, nous sommes allés au-devant de deux viticulteurs avec lesquels nous travaillons, afin de recueillir leur sentiment dans cette période tout à fait atypique.

Monsieur Jean-Michel Bonnichon, viticulteur et gérant du GFV Château la Renommée, en Saint-Emilion, a eu l’amabilité de bien vouloir répondre à nos questions, tout comme Monsieur Jean-Luc Dumoutier, viticulteur sur l’AOC Bandol, et co-gérant du GFV Domaine de l’Olivette ainsi que du GFV les restanques de l’Olivette.

 

Quel est l’impact du Covid-19 sur votre activité de viticulteur, ainsi que sur le domaine dans son ensemble ?

 

M. Jean-Michel Bonnichon, Château la Renommée (Saint-Emilion) :

 

« Tout ce qui est de l’ordre de la visite est aujourd’hui totalement à l’arrêt »

Comme beaucoup d’autres secteurs économiques, nous ne sommes pas épargnés, nous sommes même touchés de plein fouet lorsqu’il s’agit de notre chiffre d’affaires de vente, à plusieurs égards. Pour mémoire une propriété viticole comme le Château la Renommée produit du vin et le vend, mais elle accueille aussi beaucoup d’amateurs, soit pour des courts séjours au domaine soit pour des visites à la demi-journée ou à la journée entière. Tout ce qui est de l’ordre de la visite est aujourd’hui totalement à l’arrêt, puisque comme beaucoup d’établissements nous avons fermé. C’est un choix de notre part, car on nous permet en réalité de rester ouvert si on le souhaite : nous avons le droit d’accueillir des personnes au domaine pour la vente, en adaptant bien sûr notre processus avec les gestes barrière que chacun connaît, en revanche il n’est plus possible de procéder à des dégustations. Concrètement, nous avons décidé de fermer car nous n’avions pas de visites spontanées ces derniers jours, et que nous sommes plutôt contactés pour de la vente à distance. Même pour les locaux nous proposons des livraisons par notre biais ou par le biais de transporteurs. Actuellement, on ne fait qu’une petite proportion de notre activité habituelle.

« Un certain nombre de salons du vin ont été annulés »

Nous ne parvenons pas à effectuer nos ventes de manière habituelle, du fait de la fermeture du domaine au public, mais aussi parce qu’un certain nombre de Salons du vin ont été annulés. Le printemps est traditionnellement une période où l’on va au-devant du public, dans des villes telles que Rennes, Paris, Dunkerque, etc. Toutes ces dates ont été annulées ou le sont pour l’avenir. Certains salons ont reporté pour l’instant leur date au mois de mai ou de juin, mais nous n’avons pas pour le moment l’assurance d’y être présents. Cela dépendra de la façon dont la crise sanitaire évolue. Ce qu’il nous reste comme chiffre d’affaires tient donc aux ventes à distance qu’on peut réaliser par le biais d’internet, ce qui va accélérer la digitalisation du commerce du vin. Nos clients peuvent retrouver nos bouteilles sur différents sites, et si jusqu’ici nous-mêmes n’avions pas de site marchand direct, je travaille à présent activement à la mise en ligne de notre boutique. C’est une question de jours !

« On a aussi perdu le chiffre d’affaires de l’œnotourisme »

Nous réalisons aussi des ventes à distance traditionnelles avec des individus qui nous contactent parce qu’ils ont besoin d’être réapprovisionnés, ou parce qu’ils ne nous verront pas à l’occasion d’un salon où ils se rendent habituellement, ou encore parce qu’ils ont juste envie de se montrer solidaires. Cela déclenche certaines ventes, et j’ai encore environ 4 livraisons par jour par transporteur. Nous faisons nous-mêmes un geste, en cette période compliquée en offrant les frais de transport, afin de remercier nos clients des commandes qu’ils peuvent réaliser auprès du Château la Renommée.

On a aussi perdu le chiffre d’affaires de l’œnotourisme, via la location des gîtes, des chambres d’hôtes, et de toutes les prestations annexes telles que les balades en segway ou en vélo électrique, les visites de chais, les différents ateliers de dégustation et d’assemblage. C’était certes à l’origine un chiffre d’affaires accessoire mais qui au fil des années et au fil du développement de cette activité d’œnotourisme ne l’est plus tant. Comme tout le monde, nous espérons que ce virus va nous laisser tranquille le plus tôt possible afin de pouvoir réamorcer la « saison », peut-être avec plus de français que d’habitude car il est possible que pour les voyages internationaux cela prenne plus de temps à se remettre en place.

« On a aussi perdu le chiffre d’affaires de l’œnotourisme »

Voilà à peu près la situation. Pour le moment, il est encore un peu tôt pour évaluer la perte définitive, d’autant plus qu’on peut peut-être compter sur un petit effet « rattrapage » ultérieur, même s’il ne permettra pas de rattraper 100% de la perte économique. Nous connaissons donc une situation un peu compliquée, sans qu’elle soit désespérante, d’abord parce que nous ne sommes pas seuls, loin s’en faut, et que le pays se relèvera collectivement, et aussi parce que nous comptons sur le caractère temporaire de cette phase. C’est un souci en premier lieu de trésorerie et de gestion de la trésorerie (avec des aides diverses et variées) et en second lieu de développement du chiffre d’affaires au global, mais ce ne sera pas si grave si la perte est compensée par un surcroît d’inventivité, d’initiatives nouvelles et de dynamisme.

Cela est d’ailleurs nécessaire car au-delà de cette pandémie, il faut reconnaître que le marché était devenu difficile, avec le cumul de différents évènements internationaux : l’insurrection à Hong Kong, la plateforme d’atterrissage de la majorité des exportations en Asie, provoque une crise depuis plus d’un an et demi ce qui a ralenti son rôle de régulateur du marché asiatique ; les chinois importent moins de vins européens depuis une bonne année…Il y a aussi la taxe de M. Trump de 25% sur les vins français jusqu’à 14° d’alcool…Pour nous à la Renommée qui expédions régulièrement du vin aux Etats-Unis cela a un impact car nous sommes moins concurrentiels que certains vins qui n’ont pas été visés par cette mesure, comme les vins italiens notamment. On peut aussi mentionner le Brexit qui met une interrogation sur le flux entre la Grande Bretagne et nous-mêmes, sachant que la Grande Bretagne est actuellement le 2ème plus gros acheteur de vin français.

Ces situations ne sont bien sûr pas définitives, mais elles représentent autant de nuages qui se sont accumulés, et quand on rajoute à ça le contexte national émaillé de gilets jaunes et de grèves sur fond de réforme des retraites, ça vous donne des gens inquiets qui font peut-être passer les vins dans une catégorie de produits plus accessoires…Il est certain qu’on ne parle pas de produits de première nécessité. On peut aussi voir le vin comme un excellent anti-dépresseur, tant qu’il est consommé pour le plaisir, partagé en famille ou avec ses amis, dans des contextes de consommations conviviales et modérées. Le Château la Renommée et son équipe ont des valeurs et des atouts à défendre. Nous restons donc combatifs et confiants.

 

M. Jean-Luc Dumoutier, Domaine de l’Olivette (Bandol) :

 

« Nous avons également en temps normal une clientèle importante en la personne des restaurateurs »

Jusqu’à maintenant, et c’est paradoxal, nous n’avons jamais fait autant de chiffre d’affaires. Je vais tempérer mon propos : nous avions fait ces derniers mois beaucoup d’efforts sur la partie « export », et nous avons eu ces dernières semaines beaucoup de commandes dans des pays également touchés par cette crise mais qui continuent néanmoins leurs achats de ce type. Pas mal de palettes sont parties aux Etats-Unis, en Suisse, en Hollande, au Luxembourg…J’ai également reçu une commande de 6 palettes pour le Québec. Or c’est nouveau, nous n’avions pas de commerce dans cette province jusqu’alors. Nous travaillions certes dessus depuis un moment, mais il est curieux (et bienvenu) de constater que ces échanges se soldent par une vente aujourd’hui précisément. C’est donc un excellent point sur la partie vente à l’étranger, qui fait du bien à notre exploitation.

Ceci étant dit, nous avons également en temps normal une clientèle importante en la personne des restaurateurs, de la part desquels nous n’avons plus de commandes depuis l’application des mesures de confinement, et desquels je ne peux malheureusement rien attendre pour le mois d’avril au moins, si tant est que le confinement perdure jusqu’à début mai. D’ailleurs je pense que le mois de mai sera difficile aussi : si les restaurants sont autorisés à rouvrir, il y a aura probablement des gens qui sortiront, mais aussi d’autres qui seront plus prudents et resteront loin des lieux publics un peu plus longtemps. Nous avons également une clientèle de cavistes, certains ouverts, d’autres fermés. Les premiers font un bon chiffre. Nous avons aussi quelques clients qui passent commande en direct afin de tenir plusieurs semaines de confinement !

En résumé, je dirais qu’à fin mars notre chiffre d’affaires est correct : globalement, de beaux « plus » (exportation en hausse, ventes maintenues chez les cavistes partenaires) viennent compenser les moins, comme l’absence de vente auprès des restaurateurs, ou encore l’absence de vente à l’occasion du Salon des Vignerons indépendants de Paris, actuellement reporté au 12 juin. Pour le moment nous ne pensons pas y être présents à cette date, avec le sentiment qu’en juin, peu de temps après la pandémie (si tant est qu’elle soit moins importante à ce moment-là), le salon ne verra se déplacer qu’une très petite partie de ses visiteurs habituels. Pour le moment le retard financier a été fortement amoindri, mais nous allons forcément en prendre dans les un à deux mois qui viennent. On sera forcément en baisse à fin-mai lorsque l’on fera le bilan, mais heureusement on part pour le moment avec quelques « plus ».

« Pour le moment le retard financier a été fortement amoindri »

Sur la partie de la vigne, il faut noter qu’on a un métier un peu paradoxal : quand l’entreprise Renault peut se permettre de cesser la production de voiture en mettant ses salariés au chômage technique, de notre côté on doit bien continuer à travailler la vigne, même lorsque l’on vend moins ou pas de vin. C’est un métier qui peut être assez gourmand en termes de trésorerie : des dépenses sont nécessaires, même lorsque les entrées sont moins certaines. Aujourd’hui, environ 80% de notre personnel travaille, chacun dans des parcelles distinctes, ou bien individuellement dans la cave ou pour la préparation des commandes, tout en appliquant les mesures sanitaires évidentes de protection. Le domaine de l’Olivette a la chance de se trouver en campagne, dans le Var, c’est-à-dire un département relativement peu touché pour le moment, ce qui contribue à maintenir une activité pratique dans des conditions assez similaires à l’ordinaire.

 

Quelle est votre vision à plus long terme de la situation ?

 

M. Jean-Michel Bonnichon :

 

Je pense que comme toute crise forte, celle-ci sera un accélérateur des changements en cours. Cette crise sanitaire va accélérer la fin de ce qui devait finir, et peut-être l’avènement de choses qui composeront notre avenir. Je parlais de digitalisation : le marché du commerce du vin par internet ne fait que progresser depuis 10 ans, et aujourd’hui on voit bien que ce n’est plus une alternative accessoire, mais bien l’un des canaux sur lesquels il faut être présent, un impératif parmi les canaux de vente attendus par les clients qui veulent de la souplesse et du choix à tout moment.

« Le marché du commerce du vin par internet ne fait que progresser depuis 10 ans »

Sur les produits eux-mêmes, on constate le phénomène suivant : la concurrence mondiale met une forte pression sur les prix des entrées de gamme. L’enjeu des français, et en particulier à Bordeaux, est d’être bon marché sur le vin courant, le « vin des copains », qui doit garder son niveau de qualité tout en étant de moins en moins cher en termes de rapport qualité-prix. C’est là le jeu d’un marché parfaitement mondialisé. Par ailleurs, les gammes supérieures rencontrent également une attente de qualité-prix, avec une qualité en hausse sans que le prix n’augmente dans les mêmes proportions. C’est, à mon sens, la tendance actuelle, rendue possible par les progrès techniques qui permettent à coût égal ou moindre d’augmenter la qualité tout en préservant une marge identique ou légèrement diminuée.

Par ailleurs, par le passé certains vins ont connu une évolution de prix trop importante : si l’on a vécu une période où la marge était plus importante, il faudra accepter de vivre dans une période où elle sera plus faible. Je parle d’une généralité, parce que tous les producteurs ne sont pas logés à la même enseigne. A Bordeaux vous avez 6.000 châteaux en tout dont 2% de grands crus, et les grands crus classés ne sont pas forcément dans le même segment de marché que les autres vins. J’entends actuellement dire que ces grands crus souffrent cependant de cette crise au moins tout autant que les autres. Il semble impossible de passer à travers.

« Par le passé certains vins ont connu une évolution de prix trop importante »

Il y a plus d’achat en période d’optimisme et de légèreté  que lorsqu’il y a des craintes légitimes pour l’avenir et des soucis matériels ou de santé. Il y a deux façons de voir les choses ceci dit : certains clients veulent nous soutenir moralement mais préfèrent reporter leurs commandes, quand d’autres ont besoin de réconfort, savent qu’ils peuvent le trouver dans nos bouteilles (avec modération bien sûr !), et commandent, d’autant plus avec le développement des apéros virtuels qui se répandent ici et là entre voisins et membres d’une même famille.

 

M. Jean-Luc Dumoutier :

 

C’est très difficile à définir. De toute façon, même si pour le moment le gouvernement maintient les salaires et les emplois en soutenant plus ou moins tout le monde, cela aura forcément un impact sur la consommation. On travaille plutôt sur un produit semi-essentiel, et par ailleurs rien n’oblige à boire un vin de Bandol, qui est plutôt haut de gamme, plutôt qu’un vin de tous les jours plus accessible. Bien sûr il y aura toujours des gens qui consommeront notre vin, qui en auront les moyens et l’envie, mais cette crise aura forcément un impact sur le pouvoir d’achat d’un produit de qualité.

« On a la chance à Bandol, ceci dit, d’être sur une petite appellation »

Cela peut aussi avoir l’effet inverse, ceci dit, avec une population qui dépense actuellement moins, et qui sera peut-être plus tentée, dès la fin de cette période de confinement, de sortir, de profiter, de se réunir en famille ou entre amis autour d’une bonne bouteille…On peut voir les choses de ces deux façons ! Mais il est difficile de déterminer laquelle des deux l’emportera en pratique.

La vente en baisse va faire progresser les stocks de vin, ce qui pourrait avoir une incidence sur les cours. On a la chance à Bandol, ceci dit, d’être sur une petite appellation, où la concurrence à certains égards est moins rude, et où le prix n’est pas le premier argument de vente. Pendant environ un an, d’après moi, l’environnement menace d’être relativement moyen.

 

Qu’en est-il du GFV ? Fonctionne-t-il dans des conditions normales ?

 

M. Jean-Michel Bonnichon

 

Côté culturel, le printemps ne connaît pas le virus, et par conséquent la saison 2020 est bien lancée : elle est caractérisée par un printemps très précoce (un voisin m’a envoyé la photo du muguet qui poussait dans son jardin le week-end dernier, avec un mois d’avance !). Du côté de la vigne on a bien 3 semaines d’avance, c’est une belle sortie. Nous en sommes au stade du débourrement : une partie des bourgeons sont encore protégés par une petite couche de coton qu’on appelle « la bourre », et dans les terroirs les plus chauds ou les plus précoces, certains commencent à débourrer, c’est-à-dire que les petites feuilles commencent à percer cette chrysalide de coton et à en sortir.

« La saison 2020 est bien lancée »

Cette sortie se fait pour le moment dans de bonnes conditions, à ceci près que la précocité présente toujours un risque supplémentaire, puisque nous avons encore tout le mois d’avril et le début du mois de mai à passer avant les fameux « Saints de Glace ». La nuit nous connaissons donc des risques de gel, et la semaine dernière notamment nous avons eu peur d’être impactés puisque les nuits sont devenues plus fraîches avec un vent du nord-est assez fort. Nous avons connu 3 nuits particulièrement froides, dont 2 avec du gel, mais un gel heureusement modéré et une absence de dégâts sur les parcelles du Château la Renommée. Reste à scruter le thermomètre dans les prochaines semaines. On aimerait, même si l’on n’a aucun pouvoir là-dessus, éviter cette mésaventure, mais on travaille avec la nature et il faut faire avec. Ceci dit, l’exploitant des parcelles du GFV la Renommée (la SCEA) est assuré contre le gel : si cela devait arriver, la perte serait amortie, ce qui est un pis aller.

« L’exploitant des parcelles du GFV la Renommée (la SCEA) est assuré contre le gel »

Sur le terrain, nos deux ouvriers agricoles sont actuellement à la tâche, ils n’ont pas fait défaut et nous les en remercions. Nous faisons également appel à des saisonniers locaux, si bien que nous n’avons pas de problème de main-d’œuvre ni de savoir-faire pour le moment. Mon fils cadet lui-même, qui devait normalement être en stage à cette période, est revenu à la maison et travaille avec nous dans les vignes. Tout le monde est donc à son poste, dans le respect des règles que chacun connaît : gestes barrières, éloignement suffisant entre les individus dans les parcelles, etc.

 

M. Jean-Luc Dumoutier :

 

Les conditions d’exploitation des parcelles du GFV et son fonctionnement sont tout à fait conformes à la normale. Comme évoqué un peu plus tôt, le travail s’organise de manière à ce que tout puisse être fait en temps voulu tout en respectant la santé de chacun, et en limitant les risques de contamination.

Le prochain chantier important se tiendra vers le 15 mai, avec la période d’ébourgeonnage. A cette occasion le domaine embauche généralement à peu près 15 saisonniers. On a fait le tour, nous aurons a priori quelques fidèles qui sont toujours là, et encore un peu de temps pour réfléchir à combler les effectifs si besoin est. D’ailleurs nous avons reçu de nombreux mails de personnes de la région qui proposent leurs services si besoin est, suite à l’appel du gouvernement à aller dans les champs et les fermes accompagner les maraîchers, éleveurs et viticulteurs qui pourraient souffrir d’un manque de main-d’œuvre.

S’agissant du suivi comptable et juridique, l’équipe de Bacchus Conseil (co-gérante du GFV) est actuellement en télétravail et reste disponible aux demandes des associés relatives à la gestion du groupement. Les déclarations fiscales des associés devraient d’ailleurs suivre par email vers la fin du mois d’avril / début du mois de mai.

 

L’assemblée générale sera-t-elle reportée ? Les associés peuvent-ils compter sur une dotation normale dès la prochaine échéance ?

 

M. Jean-Michel Bonnichon :

 

L’assemblée générale 2020 avait été fixée à la date des 20 et 21 juin, afin notamment de profiter de l’événement « Bordeaux fête le vin », un grand rassemblement sur le thème viticole, avec toute une série d’animations, des dégustations, des feux d’artifice, etc. Il nous semblait donc intéressant de convier nos associés à cette période. Pour l’instant, bien malin qui pourrait dire si cela va se tenir ou pas, puisque nous devons tous suivre les mesures gouvernementales déjà prises et surtout celles à venir.

Par ailleurs, il faut faire avec les salons de vente aux particuliers qui devaient se tenir aux mois de mars et d’avril et qui ont été théoriquement reportés, et notamment le Salon de la Rochelle qui pourrait être reporté à cette date du 20 juin. La problématique pour nous, indépendamment de l’incertitude qu’on a sur toutes ces dates, est celle de savoir si nous pourrons à la fois organiser l’assemblée générale et tenir le salon de la Rochelle. Je réfléchis actuellement à la meilleure des solutions, et peut-être pourrait-on envisager de reporter l’assemblée générale du GFV la Renommée au mois de septembre. En termes de chiffre d’affaires en effet, il semble compliqué de se passer des salons qui pourraient se tenir en lieu et place des évènements actuellement annulés.

« Peut-être pourrait-on envisager de reporter l’assemblée générale du GFV »

Par ailleurs, il est à craindre que les associés du GFV ne soient pas immédiatement mobiles juste après la phase de pandémie, et qu’il faudra un petit temps avant que chacun ne s’en remette et n’envisage de nouveau sereinement des sorties de ce type. Il est difficile pour le moment de statuer sur tout ceci, aussi n’ai-je fait aucune communication pour le moment : je pense qu’on y verra plus clair d’ici fin avril (à un mois et 20 jours de l’évènement). L’assemblée générale doit rester un évènement convivial et festif, et si les gens sont contraints et se sentent un peu en porte-à-faux cela ne le sera pas autant : on veillera donc à faire au mieux.

« Il n’y a pas de raison pour le moment de modifier la dotation »

Toute chose égale par ailleurs, il n’y a pas de raison pour le moment de modifier la dotation. Un GFV connaît une séparation claire entre la propriété foncière et l’exploitation. L’exploitation, même privée d’une partie de son chiffre d’affaires, fonctionne aujourd’hui : le domaine produit du vin et paiera son loyer. A titre de réflexion on peut toujours s’interroger sur la question de savoir quelles mesures éventuelles de solidarité protectrice les associés du GFV pourraient prendre afin d’aider l’exploitation si la phase devenait très critique. Cette question n’est pas totalement absurde mais elle est prématurée pour le moment, et elle relève plus du moral que du juridique. En tout état de cause, si nous n’avons pas une bonne raison de solliciter la solidarité des associés, qui se montrent d’ailleurs déjà solidaires par leurs appels, leurs commandes, leurs manifestations de sympathie spontanées, nous ne le ferons pas.

 

M. Jean-Luc Dumoutier :

 

J’ai des doutes sur la tenue sur place de l’assemblée générale cette année, car cela représente plusieurs centaines de personnes réunies en un même lieu. Plusieurs des associés avec lesquels j’ai été en contact ces dernières semaines m’ont d’ailleurs donné un sentiment plutôt négatif sur un événement de ce type (prévu début juillet) à quelques semaines de la sortie de la crise sanitaire que nous connaissons actuellement. Nous pouvons également envisager de la décaler, à une date postérieure aux vendanges par exemple, mais c’est vrai que l’idée d’une assemblée générale en octobre nous paraît moins séduisante. Rien de définitif n’a été décidé pour le moment, et les associés seront de toute façon tenus informés en temps voulu.

« Rien à signaler au niveau de la dotation, qui est due et sera bien payée aux associés »

Bien entendu, même si l’assemblée générale avec présence des associés est supprimée cette année, il n’en reste pas moins qu’elle sera tenue, d’un point de vue formel et juridique, et chaque associés en recevra le compte-rendu avec les éléments nécessaires (consultation écrite par correspondance si nécessaire, etc.). Rien à signaler au niveau de la dotation, qui est due et sera bien payée aux associés.

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