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Maranatha : Le groupe hôtelier en difficulté (passagère) ?
Temps de lecture : min
Publié le 01.09.2016 – Mis à jour le 11.03.2022
Les derniers mois n’ont pas été faciles pour le groupe hôtelier Maranatha. Plusieurs articles de presse ou rumeurs ont circulé notamment dans le magazine Challenges ou sur UFC Que Choisir sur les difficultés de la société.
Des articles très négatifs pour la réputation du groupe et pour la confiance des investisseurs soulèvent des problèmes graves liés à un redressement, une liquidation judiciaire et même une enquête. Patrimea vous expose les récentes déclarations du président Olivier Carvin et émet un avis sur cette situation.
Rappel des articles ayant abouti à ces rumeurs
Réponse de Maranatha à UFC Que Choisir (5/07/2016)
« Dans son édition électronique du 4 juillet, UFC Que choisir affirme différents éléments concernant l’activité du groupe Maranatha, qui portent un préjudice grave à son activité, ses investisseurs et ses 2000 salariés ; En effet contrairement à ce qui a été écrit par UFC Que Choisir, Maranatha dément formellement l’existence d’un administrateur. Jamais, elle n’a pu confirmer une telle fausse information, ayant juste évoqué une simple conciliation sur l’un de ses 60 hôtels liée à un retard de financement ce qui est bien différent.
S’agissant d’une plainte de 2012, Maranatha qui n’en a jamais eu officiellement connaissance, a juste appris qu’une personne isolée aurait déposé une plainte qui semble avoir été classée faute de sérieux. Maranatha n’a jamais été contactée par qui que ce soit. Il est évident que si cette plainte avait été fondée, une procédure aurait été lancée en 4 ans !
Par ailleurs, certains investisseurs auraient été interrogés en 2015 au terme d’une simple enquête de vérification de routine, sans qu’aucune irrégularité n’ait été constatée. Il est donc faux d’affirmer que Maranatha serait sous le coup d’une enquête quelconque. Contrairement à ce que tente de faire croire l’article, Maranatha Holding a demandé et annoncé avoir demandé le report de son assemblée générale : il s’agit du fait de la conjoncture de réactualiser certains rapports d’experts sur les actifs hôteliers.
Enfin, du fait de la confusion créée dans l’article, il convient de noter que Finotel est une société indépendante qui acquiert des actifs hôteliers à Paris ; le métier de Maranatha est de gérer des établissements hôteliers. Ces approximations diffusées par un media important sont dommageables et interviennent dans un contexte économique très difficile (attentats, grèves,…) pour l’ensemble du secteur du tourisme.
Le groupe maintient l’intégralité de ses engagements ; et si elle est touchée par la conjoncture l’activité du groupe reste positive, proche du plan 2016. La direction de Maranatha s’interroge sur la raison de ces approximations qui ont pu circuler auprès de certains media et a décidé de porter plainte contre X face à ce qui semble être une tentative de déstabilisation. »
Réponse de Maranatha à Challenges (20/06/2016)
Question de Challenges : « Challenges, dans les confidentiels de la semaine dernière, annonçait que deux administrateurs avaient été nommés pour redresser le groupe. Où en êtes-vous ? » Olivier Carvin : « Le groupe est parfaitement sain et n’est pas du tout sous administration judiciaire. Mais il est vrai aussi que nous avons eu un problème ponctuel sur une de nos sociétés. Nous faisons en effet construire un hôtel en montagne, à Val Cenis, et nous n’avons pas pu trouver à temps de partenaire pour financer 2 millions d’euros.
Nous avons convenu, avec le promoteur, de passer en procédure de conciliation ce qui nous donne quelques mois de délai. Mais attention, nous ne sommes pas sous administration judiciaire ! »
Retrouvez le tchat d’Olivier Carvin avec Jean-Pierre Corbel (Club Patrimoine)
Point sur la situation du groupe Maranatha
Des problèmes de trésorerie et d’activité
Olivier Carvin ne s’en cache pas, entre mai et juin 2016, le groupe a fait face à des problèmes de trésorerie sur 3 hôtels. De plus, les attentats à Paris et à Nice ont eu un impact sur l’activité des hôteliers aggravant les difficultés rencontrées. Nous tenons à insister sur cette conjoncture difficile dans le secteur du tourisme. Certains hôtels ont vu leur chiffre d’affaires baisser de 10 à 50% sur les six premiers mois de l’année 2016.
Nous vous rappelons tout de même qu’en novembre 2015, après les attentats de Paris, Bpifrance a suspendu pour six mois les échéances de paiement des crédits des hôteliers parisiens, en prévision d’une baisse de leur activité. 30 à 40% des hôteliers détiennent des crédits auprès de Bpifrance, une des plus anciennes activités de la banque.
Ce constat économique est grave et a impacté négativement Maranatha. Les investisseurs particuliers ayant fait confiance à Maranatha doivent être conscients de cette situation. Le groupe possède une quarantaine d’hôtels à Paris et réalise 80% de son activité dans la capitale. Depuis le début de l’année, Olivier Carvin annonce une baisse d’activité de « seulement » 10% avec un maintien du taux d’occupation entre 75 et 80% mais avec des effets de baisse sur les prix. La baisse de CA entre novembre et mai est estimée à 5M€. Le groupe prévoit un résultat d’exploitation positif entre 8 et 10 millions sur 2016. (source article Challenges 20/06/2016)
Patrimea s’interroge sur les impacts de l’attentat de Nice sur l’activité du groupe, celui-ci possédant 2 hôtels dans cette métropole très touristique et internationale.
Cessions d’hôtels : Bonne ou mauvaise nouvelle ?
Olivier Carvin annonce dans un entretien avec le magazine Gestion de Fortune, avoir cédé le Sofitel Le Louise, à Bruxelles. Acquis 16,4 M€ en décembre 2013, le repreneur (dont le nom n’a pas été communiqué) a acquis le bien immobilier pour 21,5 M€, « soit une belle plus-value dont une part nous revient contractuellement au-delà de 18 M€ ». Le président annonce également la cession de l’hôtel Dolce Frégate à Bandol pour 7M€, acquis en août 2014. Olivier Carvin commente : « Avec ces 10 M€ de cash, nous avons résorbé nos difficultés. »
Sur le court terme c’est une bonne nouvelle pour endiguer les difficultés de trésorerie mais cela montre aussi les faiblesses de la société, contrainte de céder des actifs de belle qualité sur lesquels des investissements ont été réalisés. Rappelons que le groupe a mené un programme de rénovation de l’hôtel Dolce Frégate avec la construction de villas et d’un spa. Ces cessions indiquent que la situation de Maranatha est fragile. Pour cela, les mois à venir seront déterminants tant pour le groupe et sa situation financière que pour le secteur hôtelier dans son ensemble.
L’arrivée de l’ancien PDG d’Accor : Un signal positif !
En mai 2016, Maranatha a annoncé l’arrivée de Yann Callière, ancien PDG d’Accor en 2013 et président du groupe Louvre Hôtels en 2004. Cette arrivée est un signal positif pour les investisseurs et tend à légitimer le modèle du groupe sur la durée. Yann Callière apporte sa connaissance du secteur et son expérience en gestion hôtelière.
L’acquisition des hôtels du Roy : Une erreur ?
Le groupe doit procéder à une restructuration financière et de sa dette suite à la (trop) grosse acquisition des hôtels du Roy en 2015 pour 350 M€. Olivier Carvin déclarait dans Challenges du 20 juin 2016 : « Il s’agit de la plus grosse opération de Maranatha. Et pour la financer, nous avions prévu un apport de 150 millions d’euros d’un fond koweïtien partenaire, 100 millions apportés par des investisseurs et 120 millions venant d’un crédit hypothécaire. Le fonds et les investisseurs sont là. Mais nous n’avons pas réussi à nous faire financer par une banque française et nous négocions actuellement avec un préteur étranger. En accord avec le vendeur, nous avons donc repoussé l’échéance à novembre prochain. D’ici là, nous aurons trouvé les fonds… »
En achetant ce portefeuille de 6 hôtels, le groupe a changé de dimension aux yeux de certains acteurs du secteur. Après ce coup de tonnerre, cela a-t-il provoqué des aigreurs venant confirmer certains propos d’Olivier Carvin estimant être victime d’une « campagne de déstabilisation » ? Cette opération nous oblige à nous interroger sur la gestion de la croissance du groupe. N’aurait-il pas fallu consolider la forte croissance des 8 dernières années dans la sérénité ? La grenouille n’a t-elle pas voulu se faire plus grosse que le boeuf ?
L’annulation du projet de création de l’hôtel des « sources de Mutigny », début août, a-t-il été motivé par une situation financière instable et une pause dans la croissance « interne » et externe ? Tant de questions qui commencent à trouver écho auprès de la direction. Une pause dans l’appétit du groupe est nécessaire à nos yeux pour mettre à profit les grosses rénovations sur les hôtels et prendre la pleine mesure des actifs dans un environnement encore dégradé.
Maranatha et l’avenir
La publicité négative autour de la chaine hôtelière porte préjudice à son développement et la confiance des investisseurs privés et institutionnels est entachée. Le groupe se doit de regagner cette confiance perdue en rassurant sur sa santé financière dans les mois à venir.
Patrimea reste attentif et prudent sur l’investissement dans les actifs du groupe Maranatha. Les problèmes de trésorerie, de baisse d’activité et de gestion de la croissance sont nos principales sources de prudence et questionnement sur l’année 2016.
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